Publié par le 28 mars 2011 dans Prévention, Santé physique, Santé publique

Ban Ki-Moon lance un appel mondial à se joindre à la lutte contre la pharmacorésistance

« Lutter contre la résistance aux antimicrobiens: agir aujourd’hui pour pouvoir encore soigner demain »

Ban Ki-Moon lance un appel mondial à se joindre à la lutte contre la pharmacorésistance

La découverte des antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens est l’une des plus grandes avancées de la médecine humaine. L’avènement de ces médicaments dans les années 40 a permis de faire reculer le fléau des maladies infectieuses, qui faisait périr alors des dizaines de millions de personnes chaque année.

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Cette avancée a d’abord profité aux habitants des pays à haut revenu et aux populations aisées des pays pauvres.  Mais au cours de ces 20 dernières années, grâce à de nouvelles stratégies de santé publique et à de nouveaux moyens de financement, les populations démunies ont pu avoir accès à des médicaments qui permettent de lutter contre les maladies les plus meurtrières, notamment la tuberculose, le VIH, le paludisme, les pneumonies et les maladies diarrhéiques.  Les ventes de médicaments à usage humain et vétérinaire ont également connu un essor considérable.

La découverte des antibiotiques a eu des répercussions profondes, mais l’apparition d’organismes pharmacorésistants vient aujourd’hui remettre en question l’efficacité de nombre de ces précieux médicaments.  Phénomène naturel, la résistance aux antimicrobiens est cependant exacerbée par l’utilisation généralisée, abusive et irrationnelle de l’antibiothérapie et par la diffusion de bactéries résistantes dans les domaines de la santé et de l’agriculture.  Les échanges commerciaux, les voyages et les flux migratoires accélèrent la propagation de ces organismes au sein des populations et à travers les frontières.

Certains des médicaments utilisés pour soigner nos parents ou nos grands-parents sont désormais inefficaces.  La pharmacorésistance a un coût énorme en termes de santé publique et un nombre croissant de personnes meurt aujourd’hui inutilement, au risque d’anéantir la plupart des progrès que nous avons accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la santé.  La résistance aux médicaments pourrait également remettre en cause l’efficacité d’autres médicaments et techniques modernes employés pour lutter contre certaines maladies non transmissibles.  Fait peut-être plus inquiétant encore, les perspectives de découverte de nouveaux médicaments antimicrobiens en remplacement des antibiotiques devenus inefficaces sont très réduites.

« Lutter contre la résistance aux antimicrobiens: agir aujourd’hui, pour pouvoir continuer à soigner demain »

Cette année, pour célébrer la Journée mondiale de la santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a retenu le thème suivant: « Lutter contre la résistance aux antimicrobiens: agir aujourd’hui, pour pouvoir continuer à soigner demain ».  L’apparition de l’antibiorésistance est un problème complexe qui met en jeu un grand nombre d’acteurs.  Il faut agir vite et énergiquement en suivant une démarche globale faisant intervenir tous les secteurs et tous les pays du monde.

Aujourd’hui, l’OMS appelle à agir pour inciter à plus de responsabilité et porter un coup d’arrêt à la résistance aux médicaments grâce à une politique articulée autour de six axes: planification commune; surveillance; réglementation des médicaments; rationalisation de la consommation des médicaments; prévention et maîtrise des infections; innovation et recherche.  Il faut que les pouvoirs publics, le secteur privé et tous les autres acteurs concernés répondent à cet appel.  La santé du monde et la vie de millions de personnes sont en jeu1 .

Notes et références

  1. Message de Ban Ki-Moon de l’Organisation mondiale de la santé []

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